Face aux défis environnementaux posés par la gestion des matériaux composites en fin de vie, des chercheurs de l’Université de Californie du Sud ont mis au point une méthode innovante combinant recyclage et valorisation des fibres de carbone et de la matrice polymère.

Des matériaux composites aux propriétés uniques, mais difficiles à recycler
Les composites, prisés dans des industries comme l’aéronautique et l’énergie, associent légèreté, résistance et durabilité. Cependant, leur recyclage reste problématique, particulièrement pour les polymères renforcés de fibres de carbone (CFRP), utilisés dans les avions ou les pales d’éoliennes. Actuellement, les techniques existantes détruisent la matrice polymère pour récupérer les fibres, limitant leur efficacité.

Le procédé développé repose sur la conversion de la matrice polymère des CFRP en acide benzoïque, une substance utilisée comme substrat par Aspergillus nidulans, un champignon filamenteux génétiquement modifié. Par biocatalyse, ce dernier transforme l’acide benzoïque en OTA, un composé d’intérêt médical pour la fabrication d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires.

L’approche permet également de préserver 97 % des propriétés mécaniques des fibres de carbone, rendant possible leur réutilisation dans de nouveaux composites. Cette double valorisation, combinant recyclage des fibres et transformation des polymères en produits à haute valeur ajoutée, marque une avancée majeure.

Ce procédé, reliant chimie, biotechnologie et durabilité, offre une perspective concrète pour gérer les déchets composites à grande échelle tout en réduisant leur impact environnemental.