Chaque année, 66 000 tonnes de chaussures sont vendues en France et le taux de collecte n’était que d’environ 7 500 tonnes en 2020 selon l’éco-organisme ReFashion. Ces déchets sont aujourd’hui orientés majoritairement dans les centres de valorisation énergétique ou d’enfouissement.
Les chaussures sont généralement composées de très nombreux matériaux qui rendent le gisement à recycler diversifié et difficile à gérer. La semelle, représentant la plus grande partie de la masse totale, contient le plus souvent des mélanges constitués de différents types de caoutchoucs. Ces matières représentent un enjeu prioritaire en termes de valorisation. Cependant, ces matériaux sont réticulés (vulcanisés pour les caoutchoucs) formant un réseau tridimensionnel qui est à l’origine de leurs performances en usage, mais qui rend leur recyclage difficile.
Une voie prometteuse pour recycler ces matériaux, dans le respect de l’environnement, est la dévulcanisation. Cette opération consiste à briser de manière sélective les liaisons soufre-soufre et soufre-carbone qui forment le réseau tridimensionnel pour retrouver l’état d’origine des macromolécules avant vulcanisation. Cette opération peut se dérouler par le moyen d’une adaptation du procédé d’extrudeuse bi-vis. Cette méthode reste cependant peu documentée, il est donc nécessaire de mener des investigations approfondies pour comprendre les phénomènes mis en jeu dans le processus de dévulcanisation dans l’optique de maîtriser l’exploitation à une échelle industrielle.