Nous apprenons avec tristesse le décès de Frédéric Leising, lauréat du Prix d’Honneur du GFP 2018, survenu le 28 janvier dernier.
Après ses études d’ingénieur à l’Ecole des Hauts Polymères de Strasbourg et une thèse en chimie, il avait rejoint Rhône-Poulenc et son Centre de Recherches d’Aubervilliers en 1978 au Service de Synthèse des Polymères. Il y travailla en particulier sur la polymérisation en émulsion. Son parcours le conduisit en 1987, toujours chez Rhône-Poulenc, au Centre de Recherches des Carrières à Saint-Fons, où il prit en charge le service Recherches de synthèse sur les silicones. L’étape suivante de son parcours professionnel le ramena en 1993 à Aubervilliers pour devenir Directeur de Département puis Animateur Scientifique et Technique du centre. Ce poste de direction scientifique lui permit de lancer de nombreuses collaborations avec des laboratoires universitaires français et étrangers, actifs en particulier dans les domaines de la chimie et de la physicochimie des polymères. Il quitta Rhône-Poulenc, devenu Rhodia, en 2005. Il entama alors une carrière de consultant et ses très larges compétences dans le domaine des polymères firent qu’il fut sollicité par des industries de secteurs très variés allant de l’aéronautique à la cosmétique. Il rejoint ensuite Chryso, société du secteur de la chimie de la construction, en tant que Conseiller scientifique.
Acteur impliqué de la collaboration entre l’industrie et le monde académique, il siégea à la section 15 du Comité national de la recherche scientifique. Ayant aussi à cœur de partager sa passion de la chimie, et des polymères en particulier, il enseigna durant de nombreuses années, notamment à l’ESCOM, mais aussi en formation continue à CPE Lyon. Ses anciens collègues se souviennent de l’enthousiasme de Frédéric lorsqu’une séance de « remue-méninges » se présentait, et sa créativité et son savoir, entretenus par la lecture d’un nombre presque infini d’articles et de thèses (plus de 100 jurys à son actif !) consignés dans ses fameux cahiers, faisaient alors merveille : c’est ainsi qu’il déposa plus de 35 brevets. Les candidats à l’embauche du Centre de Recherches d’Aubervilliers ont encore souvent en mémoire, de nombreuses années après, leur entretien avec Frédéric : cela se transformait souvent en oral de chimie, où l’exigence de Frédéric était heureusement tempérée par son éternelle bienveillance.
Nous adressons nos sincères condoléances à son épouse, ses enfants et petits-enfants.