Des chercheurs de l’Université d’Hawaï à Mānoa, dirigés par Ronja Steinbach, ont découvert que plus de 60 % des espèces fongiques isolées dans l’environnement côtier d’Hawaï possèdent la capacité de dégrader des plastiques tels que le polyuréthane. En exposant ces champignons à des échantillons de polyuréthane dans des conditions contrôlées, l’équipe a démontré qu’ils transforment le plastique en biomasse. Mieux encore, grâce à une expérimentation d’évolution en laboratoire sur une période de trois mois, certains champignons ont pu augmenter leur taux de consommation du plastique jusqu’à 15 %, démontrant ainsi une aptitude remarquable à s’adapter pour accélérer la dégradation. Cette recherche, publiée dans Mycologia (DOI : 10.1080/00275514.2024.2422598), met en lumière le potentiel de ces organismes marins peu étudiés – moins de 1 % des champignons marins étant actuellement décrits – pour contribuer à la lutte contre la pollution plastique dans les océans, notamment face à l’afflux massif de déchets plastique provenant du courant de la Grande Plaque de Déchets du Pacifique. Les chercheurs envisagent désormais d’étendre leurs travaux à d’autres types de plastique, comme le polyéthylène et le PET, et espèrent collaborer avec ingénieurs, chimistes et océanographes pour traduire ces découvertes en solutions concrètes de dépollution.